« ‘Notre époque répond par les soins d’urgence et les premiers secours, nécessaires mais non suffisants.
La plaie de l’humanité va s’élargissant, absorbant toutes les forces vives, et les malheurs, les horreurs que l’on ressasse ne laissent plus la moindre place à la joie.
Tant que l’on ne prend en compte que ce côté-ci de la Vie, tant que l’on s’affaire que sur le seul plan terrestre, on s’épuisera sans fin, comme les Danaïdes et leur tonneau.
Mais les mortels sont oublieux de Dieu et ils pensent avec arrogance pouvoir résoudre par leurs propres moyens les problèmes et les douleurs du monde.
Et ils réduisent l’Amour à l’entraide Sociale.
Ils confondent la Source et les rivières. Se souvenir de Dieu, de la dimension transcendante de l’Amour, cela ne veut pas dire se rallier à une religion – religion qui peut elle aussi, en raison de son aspect humain et temporel, engendrer haine et conflits.
C’est accomplir pour soi, tout le chemin.
Cela veut dire que je ne puis véritablement soigner le malade, secourir l’homme souffrant, que dans la mesure où moi-même je suis guéri, restauré dans mon intégrité, ma véritable royauté, dans la mesure où j’ai recouvré « joie et santé » pour être mort à moi-même et ressuscité.
Dans une lettre qu’elle adresse le 13 avril 1942 au poète Joë Bousquet, cloué au lit par une blessure de guerre, Simone Weil écrit : « Seul un être prédestiné à la capacité de demander à un autre « Quel est donc ton tourment ? » Et il ne l’a pas en entrant dans la vie. Il lui faut passer des années de nuit obscure où il erre dans le malheur, loin de tout ce qu’il aime et avec le sentiment d’être maudit. Mais au bout de tout cela il reçoit la capacité de poser une telle question, et du même coup la pierre de vie est à lui. Et il guérit la souffrance d’autrui ». »
Divine Blessure – Jacqueline Kelen
24 février 2015 à 12 h 14 min
bonjour, les soins et secours ne sont plus suffisants car on ne s’en donne plus les moyens, pour faire des économies; je te souhaite une bonne journée bisous
23 février 2015 à 18 h 27 min
Ne pas craindre de se réjouir du bon donné en cadeau pour mieux affronter les douleurs de la vie
Bisous Lily
23 février 2015 à 10 h 35 min
« Réduire l’amour à l’entraide sociale » c’est si bien dit… notre société a oublié l’essentiel.. l’amour…